L’exil fiscal de Gérard Depardieu provoque un petit remous médiatique. Le monde politique a dit ce qu’il en pensait, puis c’est au petit monde du spectacle français de s’y mettre, et ce contre toute attente puisque d’habitude on a plutôt affaire à « la grande famille du spectacle » si « formidâââble ». Ces jours-ci au diable la langue de bois, c’est Philippe Torreton qui s’y colle le premier avec une tribune parue dans le journal Libération du 18 décembre dernier. Il a été suivi par Magyd Cherfi de Zebda le 19 décembre. A titre personnel, je remercie moi aussi Philippe Torreton pour sa prise de position que je trouve courageuse à postériori. En effet, que n’a t’il pas fait ? Un crime de lèse majesté, il a osé critiquer publiquement le monstre qu’est Depardieu, la (grosse) vache sacrée du cinéma hexagonal ! Et pas seulement sur le plan politique, le gros gégé en prend pour son grade concernant sa beauferie crade et son peu d’intérêt pour le cinéma si ce n’est que de celui que lui rapporte son compte en banque. Que n’a t’il pas fait ? Je rappelle que le cinéma français est une grande famille, c’est à dire que sans elle vous ne travaillez pas, il n’y en a pas d’autre. Alors, Catherine Deneuve, Gad Elmaleh et même Arthur y vont de leur diatribe à son encontre. D’habitude nos artistes sont plutôt pas francs du collier, préférant garder pour eux leurs convictions de peur de perdre leur clientèle, alors que là on y voit plus clair. D’un côté on a les (rats) privilégiés qui quittent le navire quand le commun des mortels n’a pas d’autre choix que de rester dans le navire. Je ne dis évidemment pas que la majorité des gens ne penseraient pas qu’à leur pomme et n’iraient pas non plus en Suisse, en Belgique ou à Monaco s’ils le pouvaient, mais lorsqu’on est privilégié (par la naissance ou le travail) je pense qu’il faut donner l’exemple (à tous les niveaux n’est-ce pas DSK ?).
Je suis tombé sur une perle de commentaire sur le site du journal Métro :
Grâce à cette personne nous apprenons qu’on n’a jamais vu un pauvre créer des emplois (dans le style d’enfonçage de porte ouverte y a pas mieux), puis l’on vient nous expliquer qu’au lieu de s’en prendre à des privilégiés comme Depardieu (ou Arnault ou Afflelou) qui vont créer un manque à gagner qui se chiffrera en millions d’euros, il faut voir du côté des gens qui n’ont rien ou peu et qui se débrouillent juste pour finir le mois en achetant des produits moins chers de l’autre côté des frontières … Remarquez, traverser la frontière pour dépenser moins c’est aussi ce que font nos privilégiés, sauf que de leur part c’est réellement immoral.