…Mon pote Miossec.
Non, ce n’est pas vrai, je ne m’achève pas, je m’enfonçe dans la brume de mon ami brestois, de mon ex-voisin, de mon compagnon d’infortune, Christophe. Je traîne les bas-fonds de Recouvrance, où j’ai vécu trois ans, dont je connais les putes et les clodos, dont je sais les matins foireux, sale, tristes à pleurer, à cracher ; d’ailleurs le ciel crache toujours sur Recouvrance, tout y est gris, tout y est rance. Il y avait le pont sous mes fenêtres, le port, les cris des mouettes. Les naufragés pas même marins, cloués au bar. Le super-U, grand bazar à paumés, son défilé d’oeils pochés quotidien.
La poésie de Recouvrance, Miossec s’est noyé dedans. Pas de H. pour lui, de la bière, de la vinasse, des virées mortifères, des femmes même pas belles, mais la grâce de sa voix sur ses mots.
Il me déchire le cœur depuis 10 ans, il me cloue à son bar mon pote Miossec, peut-être parce que ces soirées là, j’y étais aussi, je sais leur saveur amère, je sais ma ville, son amertume, sa beauté vulgaire et putassière, je sais Brest.
Deux textes :
Ainsi soit-elle
Oui, nous ferons l’amour ensemble, / Et je te clouerai sur le lit / Et je mêlerai mes membres /Aux tiens, ma petite amie./ Oui, cela ferons ensemble /Et je te prendrai la main /Comme un enfant pour descendre /Dans le ravin./Nous jouirons de nous surprendre /Ainsi liés oui c’est promis /Et caresserons nos cendres /Avec mépris. /Nous regarderons en face /Nos deux pauvres corps meurtris /Sans y voir malice, et fasse /Que le bon dieu n’y soit. Ainsi /Laisse-moi souffrir ma belle,/ Moi je laisse aller mon cœur. /Ainsi le navire appelle /L’ancre. Ainsi l’âme sœur, ma sœur.
La Fidélité
Et je sors /Et je drague comme on crève /Avec tellement de choses à regretter /Comme ta langue sur mes lèvres /Et mes mains sur tes poignets /Dis-moi que puis-je y faire /Si je ne sais faire que traîner/Car tu es loin et moi je crève /De ne pouvoir te toucher /Et je sors /Et je drague comme on crève /Avec tellement d’envie à ravaler / Mais si ma bite et mon cœur font grève /Je peux très bien me toucher /Et si ma langue traîne par terre/Je peux très bien l’avaler /Car tu es loin et moi je crève/De ne pouvoir te baiser
Oh mon amour {3x} Je crève de ne pouvoir t’enlasser Oh mon amour {3x} Je crève de ne pouvoir te baiser
Mais si un beau jour je cède /Pourras-tu me pardonner /Mais si un beau jour je m’achève /Dans l’infidélité /Penses-tu que l’on se relève /De tous ces corps si étrangers/Ou que l’on en crève /Ça me ferait tellement marrer /Et si l’envie m’envahit les lèvres /Je peux très bien me lècher /Et si ma langue traîne par terre /Je peux très bien l’avaler
Oh mon amour {3x} Je crève de ne pouvoir te toucher Oh mon amour {3x} Je crève de ne pouvoir te baiser
Bien sûr, je le trahis, sa musique et sa voix sont absentes… Si vous aimez ce que j’ai pu vous faire partager, procurez-vous ses albums. Tous ses albums. Commencez par Baiser, celui peut-être que j’aime le plus.
Puis quand je n’ai pas le moral, je m’achève avec… – Blogo ergo sum (cliquez)