Je ressens toujours la même émotion forte lorsque je regarde ce tableau. Je ne suis pas experte en peinture, mieux, je n’y connais rien. Enfin si, je connais un peu l’histoire de la peinture, je connais les grands tableaux, les noms et même parfois les visages des grands peintres, mais je méconnais totalement l’art de peindre et l’art de juger la peinture.
Je suis donc d’une naïveté entière et nue face à un tableau, et chose rare en matière d’art à partir du moment où vous vous y intéressez ne serait-ce qu’un peu, rien ni personne ne peut venir parasiter le relation immédiate que je peux entretenir avec lui. Je n’ai pas, comme en littérature, la main rassurante mais si pesante parfois de Barthes, pour ne citer que lui, posée lourdement sur mon épaule. On m’avait tout dit de l’émotion proustienne avant même que j’aie le temps et le loisir de la découvrir : un vol, un viol de conscience esthétique… Face à un tableau, je n’ai donc que mes yeux, mes émotions, ma sensibilité. Aucun complexe donc et beaucoup de jouissance :
J’aime Klimt.