Authentique, cette anecdote m’a été racontée par un de mes profs de littérature, Monsieur Thomas Clerc.
Alors que ses années de vache maigre n’étaient qu’un mauvais souvenir et que son art après s’être attiré les foudres et l’incompréhension du public et de la critique était désormais reconnu et encensé par la même critique, il arrivait à Picasso de dîner dans des restaurants. Rien d’anormal me direz-vous. Oui, mais un jour, lors d’un de ces dîners, Picasso le provocateur annonça à son hôte le restaurateur qu’il n’avait pas de quoi payer le repas qu’il venait d’engloutir. Le restaurateur, moyennement compréhensif pris un air fort peu amène. Alors, Picasso lui demanda un crayon et dessina sur la nappe en papier. Il la déchira et remis son petit cadeau au Monsieur toujours un peu tendu. Conscient d’avoir Picasso en face de lui, il se dit – avec raison – qu’il était préférable et pas totalement stupide d’accepter ce modeste bout de papier afin d’éviter un scandale. Aussi, il s’adressa à Picasso en ces termes à peu près :
– » Je pense que cela suffira Monsieur à couvrir la dépense »
Ce à quoi Picasso rétorqua calmement :
– » Non Monsieur, vous n’avez pas compris, je viens d’acheter votre restaurant. »
Savoureux non ?